Une fois à terre, le roi Jean s'est enfin confié. "J'ai connu pas mal de trucs difficiles dans ma vie mais là j'ai connu l'insoutenable". Par ses mots Jean Le Cam commence son histoire, celle de son Vendée Globe.
"J'ai connu pas mal de trucs difficiles dans ma vie mais là j'ai connu l'insoutenable. Mais l'insoutenable, on y arrive quand même". Avec son sourire et son éternel optimisme, le passionné de course au large, revient sur ses galères.
Jean Le Cam nous offre le récit de son tour du monde en 80 jours qui l'ont amené à vivre des grands moments, mais des grands moments souvent difficiles.
Que je sois là aujourd'hui, c'est un miracle.
"Que je sois là aujourd'hui, c'est un miracle. C'est tout simplement incroyable". Son Vendée Globe 2020, il l'a vécu bien plus difficilement que celui de 2008, alors qu'il avait chaviré, et failli mourrir.
Le chavirage, c'est un truc. Tu chavires mais 19 heures après Vincent Riou vient me chercher. Ce n'est que 19h, ce n'est pas un mois et demi.
Tous les jours, chaque heure, chaque vague
Quand il a débarqué Kevin Escoffier, il découvre le lendemain que la coque de Yes We Cam bouge de 5 centimètres, que la mousse craque. Jean Le Cam se dit que son bateau "peut péter d'un moment à l'autre."
Dans une telle situation, si le bateau pète, il coule.
"Dans une telle situation, si le bateau pète, il coule. Vu l'endroit où j'étais, il fallait que je trouve une solution. J'avais du carbone jusqu'au cou, pas assez de résine évidement". Il recolle son bateau avec les moyens du bord, mais "ensuite ça a repété".
Suite à la deuxième réparation, chaque jour Jean Le Cam espère que les vagues ne tapent pas trop fort.
"J'en peux plus, mais je suis arrivé"
A chaque vague Jean espère, a peur. Il ne peut pas accélérer et sait que son bateau peut couler sur une mauvaise manoeuvre.
"j'avais chargé l'avant, mis toutes les voiles sur le devant, pour que le bateau tape moins. Et me voilà ici, je suis arrivé."
La casse principale du bateau est sur l'avant tribord, mais heureusement pour Jean Le Cam, sa remontée s'est faite sur babord, ce qui a soulagé son bateau "Hubert". "J'ai pu le ramener aux Sables d'Olonne, il a pu me ramener vivant."
Il n'a pas voulu tout dire
Ces histoires de casse et de stress, Jean Le Cam les a gardées pour lui. "Ces histoires je ne les ai pas racontées, cela ne servait à rien".
Cette casse a rendu sa traversée très difficile.
"J'ai pas souvent eu de la chance dans ma vie, mais là j'ai été servi. Je finis quatrième, c'est incroyable. J'ai quand même attaqué. Depuis les Açores, j'ai mis le pied dedans !"
Des moments extrêmes
"Le Vendée c'est les extrêmes, c'est un truc de dingue. Sur ce Vendée Globe, je tombe très bas puis je remonte très haut". Tout sourire, le roi Jean exprime le yoyo des émotions que cette course mythique lui a encore imposée. Et ce n'est pas une côte cassée qui va l'empêcher de raconter son aventure.